Ma famille connut différents déracinements depuis l'engagement de mon grand-père en résistance. Si de par sa pudeur, mon père et ma tante m'ont épargné leurs peines, je découvre progressivement mon héritage. Le premier opus « De meilleurs lendemains » que j'ai réalisé à Compiègne en 2019 traite du camp de Compiègne Royallieu au sein duquel mon grand-père Pierre  fut prisonnier du 21 mars au 06 avril 1944 avant son départ en déportation pour Mauthausen. J’y confronte la mémoire familiale à la mémoire collective et j’interroge la mémoire des lieux.

 

En photo (1934), Pierre (27 ans) et sa soeur Madeleine que je n'ai pas connu, qui était profondémment liée à son frère Pierre. Elle était la destinatrice de ses correpondances clandestines à Compiègne et essaya de l'aider par touts les moyens matériels et humains.

 

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Si aujourd’hui, seuls 3 bâtiments demeurent intacts, j’ai pu prendre dès mon arrivée sur le site la mesure de la vie au sein de ce stalag qui fut témoin du passage en son sein de plus de 54000 prisonniers. Là-bas, j’ai trouvé le nom de mon grand-père sur le mur de noms, j’ai vu le bâtiment A3 encore intact où Pierre a vécu pendant 17 jours jusqu'au 6 avril 1944. Les correspondances écrites par Pierre à sa soeur Madeleine  me servent de fil rouge et m'accompagnent pendant cette immersion.

 

Il est 10 heures, le train quitte la gare pour Mauthausen où Pierre perdra toutes ses illusions ©Gilles Mercier

 

Pierre n'a pas été désigné pour le peloton d'exécution, mais il n'a pu s'évader du camps. Le 6 avril 1944, au petit matin, il fait partie du rassemblement des 1489 hommes qui rejoignent en colonnes la gare de Compiègne par les rues désertes de la ville avant l'embarquement dans les wagons.

 

Un train les attend, composé d’une douzaine de wagons à bestiaux. Chacun est encadré par un wagon de voyageurs réservé à l’escorte militaire allemande et par deux wagons plateformes équipés de mitrailleuses. Les Allemands forment des groupes d’environ 80 hommes qui attendent en silence durant  près d’une heure l’ordre d’y monter.

 

Mon grand-père continuera à résister malgré toutes les souffrances endurées à Mauthausen, jusqu'à son exécution le 2 septembre 1944.

 

 

 

SOURCESClaude Mercier, Manuscrit «Capitaine Maxime» ©Gilles Mercier, André Poirmeur, «Compiègne1939-1945», Archives départementales de L’oise, Fonds d’archives photographiques Hutin Photographies, Les dossiers de mémoires Vives, Service Historique de la Défense, Manuel Rispal, «La libération désirée», «Le patriote résistant», Livre-Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Mémorial de la déportation de Compiègne Royallieu.

 

CONTACT Email : gillesmercier75007@gmail.com

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Créditsphotos©GillesMercierPhotographe